Investissements énergétiques mondiaux : l’électricité arrive en tête

Porté par d’importantes dépenses en réseaux électriques, le secteur de l’énergie électrique a attiré la majeure partie des investissements mondiaux dans l’énergie en 2017. Pour la deuxième année exécutive, l’électricité a dépassé le secteur du pétrole et gaz en matière d’investissements.

L’électricité se taille la part du lion dans les investissements énergétiques mondiaux

D’après le rapport World Energy Investment 2018, réalisé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et publié le 17 juillet 2018, les investissements mondiaux en énergie s’élèvent à 1 800 milliards de dollars en 2017. Un montant en recul de 2% en termes réels par rapport à 2016. Globalement, plus de 750 milliards de dollars ont été alloués au secteur de l’électricité et 715 milliards à l’exploration et la production des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon).

Cette tendance illustre « l’électrification en cours de l’économie mondiale ». Une tendance qui se manifeste à travers l’adoption des énergies renouvelables et l’adaptation des réseaux électriques. Ce phénomène est particulièrement visible dans la mobilité électrique et la génération de chaleur. Bien que représentant des volumes encore faibles pour générer réellement d’impact sur la demande de pétrole, l’usage de l’électricité dans ces deux domaines connaît une progression rapide.

Au niveau de la répartition géographique, la Chine continue à occuper la première place du peloton de tête en accueillant près de 20% des investissements mondiaux en électricité verte. L’empire du milieu devance les États-Unis où les dépenses dans les hydrocarbures non conventionnels (schiste), les centrales à gaz et les réseaux électriques ont largement repris. Du côté de l’Europe, l’année 2017 a été marquée par la multiplication des efforts d’efficacité énergétique. L’Inde, elle, a enregistré, pour la première fois, des investissements dans ses capacités de production dans ses capacités de production d’électricité d’origine renouvelable, supérieurs à ceux dans ses capacités à base d’énergies fossiles.

Les énergies fossiles concentrent encore plus de la moitié des investissements mondiaux

Avec 59% des investissements mondiaux dans l’énergie, les énergies fossiles occupent encore une place centrale dans le paysage énergétique mondial. En légère hausse par rapport à 2016, cette part est principalement issue de l’augmentation modeste des investissements pétroliers et gaziers (+2%). Sur la même période, les investissements dans l’approvisionnement en charbon et en gaz naturel liquéfié ont reculé.

Toujours en 2017, les investissements destinés aux centrales nucléaires ont atteint leur niveau le plus bas depuis cinq ans (-44%). Le nombre de mises en services de centrales nucléaires a même dépassé celui de leur mise en chantier.

Dans son rapport, l’AIE estime que ces données « suggèrent que les énergies fossiles conserveront un rôle significatif dans les années qui viennent ».

Nouveau record pour le solaire photovoltaïque

L’Agence internationale de l’énergie fait état d’une « pause dans la redirection des investissements vers des sources d’approvisionnement en énergie plus propres ». En effet, elle annonce que les investissements dans les énergies renouvelables ont régressé de 7%, et que ceux combinés dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ont diminué de 3%.

Toutefois, l’AIE relève que malgré le ralentissement des investissements dans les EnR, le solaires photovoltaïque a plus que jamais le vent en poupe. Avec des investissements mondiaux avoisinant les 150 milliards de dollars, l’électricité photovoltaïque bat un nouveau record. En parallèle, les autres énergies renouvelables comme l’éolien ou l’hydroélectricité se sont montrées moins attractives qu’en 2016.

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